L'UNIVERSITE CHEZ ARTHAUD
en partenariat avec la Société Alpine de Philosophie et l'Université Grenoble Alpes

Cycle de cours publics de philosophie
sur la pensée sceptique :
Comment peut-on être sceptique ?

Le scepticisme est généralement présenté comme un courant philosophique contestataire qui vient remettre en cause les certitudes bien établies des philosophes. En prétendant que la vérité est inaccessible à l'esprit humain ou que l'on ne peut jamais être assuré de l'atteindre, le scepticisme pose le problème de la fiabilité de la connaissance et des croyances. Peut-on philosopher en doutant durablement de tout ? Comment refuser toute forme de certitude ? La philosophie s'empresse généralement de réfuter le scepticisme qu'elle considère comme une épreuve à surmonter pour le philosophe qui se met en quête de la vérité.
Et si la pensée sceptique, loin d'être inconséquente, proposait au contraire une nouvelle manière de philosopher et un art de vivre, non pas en dépit, mais grâce à une joyeuse incertitude !

Les séances auront lieu à la librairie Arthaud à 18h30, au troisième étage. (Attention, cet étage n'est pas accessible par ascenseur)

Mercredi 13 février: Pyrrhon et le scepticisme antique

Cours proposé par Karine Laborie, Professeure de philosophie au lycée Marlioz à Aix-les-bains, chargée de cours à l'Université Grenoble Alpes.

Pyrrhon d'Elis est une figure philosophique singulière. Sa pratique de l'indifférence suscita l'admiration de nombre de ses contemporains. Toutefois, elle donna immédiatement prise à une polémique, en particulier sous la plume des Stoïciens. Comment peut-on encore agir en régime d'indifférence ? Comment peut-on vivre en étant sceptique ? Qui n'approuve rien ne fait rien ! Aussi usée soit-elle, l'objection de réduction à l'inaction fut inlassablement adressée à tous ceux qui se réclamèrent d'un héritage pyrrhonien et pratiquèrent la suspension du jugement. De Pyrrhon, fondateur supposé du scepticisme, jusqu'à Sextus Empiricus, nous tenterons de comprendre si l'action est vraiment le talon d'Achille du scepticisme.

Lundi 4 mars: Montaigne et le scepticisme

Cours proposé par Sylvia Giocanti, Maîtresse de conférences HDR en philosophie à l'Université Toulouse II Jean Jaurès.

Montaigne est considéré comme l'un des auteurs de la Renaissance qui contribue à la redécouverte du scepticisme antique. On lui prête parfois la traversée d'une crise sceptique lors de la rédaction du second livre de ses Essais, qui serait attestée par le chapitre II, 12 (L'Apologie de Raymond Sebond) tout particulièrement, où il se fait l'historien des différents courants sceptiques antiques.
En revanche, il n'est pas toujours admis que Montaigne soit un philosophe sceptique à part entière, que l'art d'écrire et vivre dont témoignent ses Essais du livre I au livre III relèvent du scepticisme. Nous montrerons que tel est pourtant bien le cas, et que le scepticisme de Montaigne, doit sa modernité au fait qu'il se fonde sur une anthropologie singulière au sein de laquelle le sujet se saisit dans l'incertitude.

Cycle sur Hume et la pensée sceptique (de mars à mai)

Cycle de cours proposés par Philippe Saltel, Professeur des Universités en philosophie moderne et philosophie morale à l'Université Grenoble Alpes

L'oeuvre du philosophe écossais David Hume (1711-1776) est une référence pour la philosophie d'aujourd'hui. Sa proposition philosophique, d'abord présentée dans un imposant ouvrage de jeunesse, le Traité de la nature humaine, puis sous forme d'essais, d'enquêtes et de dialogues philosophiques, est celle d'un scepticisme qu'il dit « mitigé », c'est-à-dire appliqué aussi au scepticisme lui-même. Cette intuition philosophique le conduit à rechercher de toutes choses une explication la plus économe en hypothèses spéculatives ou en présupposés métaphysiques : ce que Gilles Deleuze appelait une « pop-philosophie », de part en part pratique, qu'elle prenne pour objet la connaissance, la vie affective, l'éthique ou la politique.

1ère séance: jeudi 28 mars: Que pouvons-nous vraiment savoir ?

2ème séance: jeudi 11 avril: Peut-on faire une philosophie de nos préférences ?

3ème séance: jeudi 16 mai: La société avant l'État : en quel sens sommes-nous des animaux moraux ?

Librairie Arthaud 23 Grande Rue 38000 Grenoble
04.76.42.49.81
Ouverture du lundi au samedi de 10h à 19h
www.librairie-arthaud.fr

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